Danse et Corps hybrides


Danse et Corps hybrides
Conférence dans le cadre de la Biennale d’art contemporain Organo, Bordeaux (2011)

Les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques d’Albertville (1992) ont marqué les esprits par l’originalité des costumes réalisés par Philippe Guillotel pour le chorégraphe Philippe Decouflé.
Loin de la silhouette traditionnelle du corps sportif, les costumes métamorphosaient l’homme en microbes, molécules et insectes aussi scientifiques que poétiques.
En danse, l’idée du corps métamorphosé, et de fait du corps contraint, n’est pas nouvelle. Au début du siècle XXe siècle déjà, la danseuse Loïe Fuller (1862-1928) faisaient disparaitre son corps pour le transformer en lys ou en papillon. Au Bauhaus, Oskar Schlemmer (1888-1943) théorise et transforme le corps à travers les lois géométriques dans le Ballet Triadique. Le chorégraphe Alwin Nikolaïs (1912-1993) met en scène, lui aussi, des corps humains mutés en chromosomes et autres bactéries.
De Loïe Fuller à Philippe Decouflé, sur près d’un siècle, le corps du danseur s’est trouvé confronté au costume-contrainte, qui métamorphose le geste de l’homme et trouble le regard du spectateur sur sa fragilité sociale et philosophique.