Histoire du Palais Hirsch et la naissance de l'Université de Lyon

Histoire du Palais Hirsch et la naissance de l'Université de Lyon 



L'université Lyon 2 ouvre exceptionnellement son Campus Berges du Rhône pour les Journées du Patrimoine (2009 et 2010)

Pour la première fois, l'Université Lumière Lyon 2 donne l'occasion au public de découvrir une partie des bâtiments du campus situé 16-18 quai Claude Bernard.

Lieux ouverts
Le Grand Amphithéâtre, l'Atrium, la Salle de Réception (Ancien salle de lecture de la bibliothèque interuniversitaire), les salons Lirondelle et des Colloques, la Cour d'Honneur et ses galeries seront accessibles au public. Ces lieux ont fait l'objet d'une réhabilitation après l'incendie de 1999.

Une exposition sur l'histoire (très riche) de ces bâtiments.
L'ouverture des lieux est accompagnée d'une exposition, préparée par M. Sylvain Bouchet,doctorant à l'Université Lumière Lyon 2. Elle est consacrée aux différents usages et aux différentes destinations des bâtiments du site Berges du Rhône depuis sa construction.
Cette exposition a été réalisée avec le concours des Archives Municipales de Lyon, l'Association du Prado, le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, le cabinet d'architecture Frédéric Brachet, le Musée d'Anatomie Testut-Latarjet, le fonds Michel Chomarat, le Musée d'Histoire de la Médecine et de la Pharmacie, le Musée Gadagne, le Musée des Moulages et la Ville de Lyon.




Sur l'histoire du Musée des moulages de l'Université de Lyon
Lire l'article ici

Histoire du Grand Amphithéâtre (extrait):

Destiné à la fois pour les cours magistraux grâce à sa large capacité d'accueil, il est également le lieu des grands rendez-vous de la vie de la Faculté et de l'Université (Honoris Causa, Rentrées solennelles, conférences).

Son cadre prestigieux, face à la cour d'honneur et sous le dôme central, se complète d'ornementations symboliques tels que les palmes, le laurier, le flambeau les têtes de lion ainsi que les armes de la Ville de Lyon. L'espace autour de l'hémicycle est ponctué par de fines colonnes ioniques élancées. La présence de 21 noms de savants rappellent, comme pour la symbolique des médaillons extérieurs de la cour d'honneur, la vocation première du lieu : les sciences. Nous pouvons lire, entre les noms de Bichat, Bernard, Laennec, Paré, Ampère, Gay-Lussac, Lavoisier...

C'est dans ce cadre volontairement prestigieux que se tient la séance solennelle d'inauguration de l'Université le 5 décembre 1896, sous la présidence d'Antoine Gailleton, Maire de Lyon.
En 1891, le Ministère de l'Instruction publique passe commande pour la réalisation d'une fresque destinée à ornementer la tribune du corps professoral. Un sujet est imposé, celui du "Concours d'éloquence à Lugdunum, sous Caligula". Si le thème peut surprendre pour une Faculté de Médecine, car il convient davantage à une Faculté de Droit, il prône néanmoins les valeurs éducatives de la Troisième République. À savoir, le don de la parole, l'art de persuader et d'émouvoir.
Choisi lors d'un concours, le peintre Jean-Joseph Weerts (1846-&927) livre sa toile de 15m de long 7,20m de hauteur, 20 ans plus tard.

Concours d'éloquence à Lugdunum, sous Caligula (Gran)

Si la toile est toujours restée au même endroit, le grand amphithéâtre a subi quant à lui plusieurs modifications, tant scénographiques que décoratives. Les travaux engagés suite à l'incendie de 1999 ont permis de retrouver le décor initial. Le grand amphithéâtre n'a pas été endommagé par les flammes du sinistre, mais essentiellement par l'eau déversée par les pompiers.

"Il donna aussi des spectacles en dehors de Rome : en Sicile, à Syracuse, des jeux urbains, et en Gaule, à Lyon, des jeux variés ; mais à Lyon, il ouvrit en outre un concours d'éloquence grecque et latine, dans lequel, dit-on, les vaincus furent contraints d'offrir les prix aux vainqueurs et, par surcroît, de composer leur panégyrique ; quant aux concurrents qui avaient particulièrement déplu, on leur ordonna, paraît-il, d'effacer leurs écrits avec une éponge ou avec la langue, à moins qu'ils ne préférassent être battus à coups de férule ou précipités dans le fleuve voisin."
Suétone, "La Vie des douze Césars", Caligula, XX





Sylvain Bouchet, commissaire d'exposition.